Campagne
Donnons-nous
des
couleurs
Mercredi
24 mars 2004, 20H30, au Forum de l'IRTS de Lorraine
*Forum IRTS de Lorraine
201 avenue Raymond Pinchard, 54100 Nancy (Haut du Lièvre)
Dans le cadre de la Semaine de lutte
contre le racisme, projection de
Rêves de France à Marseille
film de Jean-Louis Comolli et Michel
Samson
et débat
avec Pierre Mairat, Président Délégué du MRAP
Participation : 2,30 euros
Rêves de France à Marseille.
est l'un des premiers films à traiter frontalement d'une question
cruciale pour notre démocratie : celle du décalage
entre la composition de la classe politique et celle de la population
française, et de l'absence aux responsabilités tant locales que
nationales des Français issus de l'immigration. C'est
pourquoi sa sortie coïncide avec le lancement national d'une vaste
campagne citoyenne, à l'initiative d'un collectif d ' associations :
« Donnons-nous des couleurs », Campagne pour une représentation
politique des citoyens dans leur diversité. Cette campagne aura pour
but de sensibiliser l'opinion publique, d'interpeller nos représentants,
et de lancer enfin un débat à l'échelle nationale. Deux ans après le
21 avril, qui a montré la fracture entre les Français et leurs représentants,
vingt ans après les premières marches pour l'égalité des droits
civiques, et quelques mois avant une série d'échéances électorales
majeures (régionales, cantonales, européennes), ce débat a tout d'une
urgence.
TROIS QUESTIONS AU
COLLECTIF
Pourquoi cette campagne et
pourquoi maintenant ?
Le racisme c'est vouloir que l'autre
n'existe pas. Bien sûr il y a le racisme direct, délibéré, flagrant.
Et puis il y a le racisme indirect, sournois celui qu'on n'affiche pas,
qu'on n'avoue pas, mais qui n'en exclut pas moins l'autre. Nous estimons
que l'absence de visibilité des Français issus de l'immigration dans
l'espace politique relève de cette forme de racisme. Très visible dans
le show-bizz et dans le sport, la France plurielle est en revanche
exclue des sphères du pouvoir (la politique), ou qui ont un lien avec
le pouvoir (les médias). Nous sommes à la veille d'échéances électorales
importantes et nous estimons qu'on ne plus parler des discriminations de
manière virtuelle, se contenter de proférer des incantations
antiracistes, quand de fait la discrimination existe dans la sphère
politique.
Quels sont les objectifs de
cette campagne ?
Cette campagne est un vrai défi de
citoyenneté. Les Français issus de l'immigration, disons le
franchement, d'origine maghrébine ou africaine, sont mis dans les
angles morts de la citoyenneté française. On n'est plus dans un débat
sur l'intégration, l'assimilation, l'insertion, non, il s'agit d'un
vrai problème d'égalité républicaine.
Le défi est aussi un défi pédagogique : promouvoir des
candidatures issues de l'immigration permettra de casser les stéréotypes,
de faire avancer les mentalités, en montrant qu'il y a aujourd'hui un
certain nombre de Français issus de l'immigration qui ont une
disponibilité et une compétence à mettre au service de tous (et pas
seulement d'une communauté ou d'une minorité).
N'avez-vous pas peur que cette
campagne tourne au procès du monde politique, ou qu'elle fasse le jeu
du communautarisme ?
Notre objectif n'est pas de stigmatiser
un parti ni de jeter l'opprobre sur le monde politique. Il est de tout
faire pour que la politique soit réhabilitée et qu'elle prenne enfin
en compte cette exigence de justice et d'égalité. Ce film est ce qu'il
est. Mais la réalité qu'il dénonce existe malheureusement partout. La
crédibilité du politique dépend de son action mais aussi de sa représentativité :
la crise que traverse notre démocratie réside en partie là. Quant aux
revendications communautaires, elles prospèreront justement sur
l'absence de volonté politique de remédier à cette discrimination.
Cette campagne se veut exigeante : nous refusons toute logique de
quota, car qui dit quota dit trier, classer, répartir, et cela nous
rappelle de mauvais souvenirs. Nous refusons aussi les logiques
d'instrumentalisation : la promotion de candidats « hochets »
à des fins électoralistes, sans exigence de qualité et de compétence.
COMITÉ DE PILOTAGE
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP),
Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Ligue de l'Enseignement, Association
des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF).
COMITÉ DE SOUTIEN
Africagora, l'Association des Tunisiens de France, le Centre de
ressources de lutte contre les discriminations, la CLE, Club Afrique, Déclic
21, la Fédération Française des MJC, le Mouvement pour une Citoyenneté
Active, Société des Réalisateurs de Films, Unir...
COMITÉ DE
PARRAINAGE
Salah Amokrane, conseiller municipal - Azouz Begag, écrivain
- Yamina Benguigui, cinéaste - Dominique Cabrera, cinéaste
- Charb, dessinateur - Hanifa Chérifi, médiatrice de
l'Education Nationale - Kader Chibane, Malik Chibane, cinéastes
- Vincent Geisser, sociologue - Charles Onana, journaliste
- Bertrand Tavernier, cinéaste - Djida Tazdaït, militante
associative - Michel Wieviorka, sociologue…