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Déclaration effectuée lors du rassemblement du 5 juillet 2006 place Maginot à Nancy
Mercredi 28 juin, l’armée israélienne a lancé une vaste offensive terrestre et aérienne dans le territoire palestinien de la bande de Gaza. Rappelons que la bande de Gaza avec 1300000 habitants a une des plus fortes densités de population au monde. Les raids de l’aviation ont détruit des ponts et des routes ainsi que la principale station électrique de ce territoire, fait considéré comme un crime de guerre par les conventions de Genève. Cette destruction rend encore plus impossibles les conditions de vie la population civile et elle est la preuve que le but poursuivi par Israël est de mettre à genoux le peuple palestinien dans son ensemble. Soixante-quatre responsables palestiniens dont 8 ministres et 20 députés ont été kidnappés par l’armée israélienne. Le bureau du premier ministre a été bombardé. S’en prendre de cette façon à un gouvernement démocratiquement mis en place et à des élus du peuple est une grave violation du droit international. Et ne nous laissons pas abuser par le fait que les responsables arrêtés sont des membres du Hamas. Le but poursuivi est d’en finir avec toute forme d’autorité palestinienne et d’empêcher définitivement que voit le jour un Etat palestinien indépendant. Cette guerre totale est le fruit d’une stratégie israélienne délibérée et planifiée. Au cours des semaines précédentes, les provocations israéliennes n’ont pas cessé : rafles à Hébron et Naplouse, bombardements massifs et meurtriers sur la bande de Gaza. Ces attaques ont fait plus de 30 morts en un mois dont une majorité de civils. La population assiégée de Gaza, véritable prison à ciel ouvert, n’en finit plus de souffrir : les bombardements s’ajoutent aux pénuries alimentaires et sanitaires aggravées par les sanctions de l’Union Européenne prises à l’encontre d’un peuple coupable d’avoir « mal voté ». Cette politique de terreur israélienne avait entre autres comme objectif de « pousser le Hamas à la faute ».Les Palestiniens ont su ne pas tomber dans le piège de la guerre civile. Ils ont répondu à ces provocations par un geste politique d’une grande portée : un accord politique et stratégique entre le Fatah et le Hamas qui appelle à la création d’un Etat palestinien dans les territoires occupés par Israël depuis 1967. La communauté internationale ne s’y est pas trompée qui y a lu une reconnaissance implicite de l’Etat d’Israël dans ces frontières. L’enlèvement d’un soldat dans l’exercice de ses fonctions militaires ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. En d’autres temps et lieux, ceci s’appelait “faire un prisonnier de guerre” et se résolvait généralement par un échange. Contrairement à ses allégations, Israël a procédé plusieurs fois dans le passé à de tels échanges. Ainsi, en 1985, il a libéré 1150 détenus palestiniens pour récupérer trois de ses soldats qui avaient été capturés par le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) ; et en 2004, dans le cadre d’un accord du même type avec le Hezbollah libanais, il a échangé 400 détenus palestiniens contre un colonel israélien et les corps de trois soldats tués. Aujourd’hui, force est de constater qu’Israël se moque de la vie de ce malheureux prisonnier qui est utilisé pour poursuivre la destruction systématique des infrastructures palestiniennes, qui ont été en partie financées par l'Europe, et semer la terreur dans la population. En engageant cette opération d’une violence inouïe sous prétexte de « sauver le caporal Shalit », l’Etat israélien montre qu’il refuse toutes négociations et recherche l’humiliation, la capitulation, la soumission du peuple palestinien. Israël déclare la guerre à la paix. Dans ces conditions, que fait la Communauté Internationale ? Elle assiste les bras croisés au drame du peuple palestinien. L’Europe est de plus en plus alignée sur les Etats-Unis et on peut en dire de même pour la France. A ce propos, certains faits sont révélateurs. A Paris, on juge actuellement six ex-détenus français de Guantanamo. Quand on sait que cette détention s’est faite en dehors de tout cadre légal, qu’il a été démontré que beaucoup de ceux qui se sont retrouvés à Guantanamo, étaient seulement coupables d’avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, on peut s’interroger sur le sens d’un tel procès. Dans le même temps, comment se fait-il que la justice française ne poursuive pas les français qui s’engagent dans l’armée israélienne en participant à l’occupation totalement illégale de la Palestine ? Comment se fait-il qu’un Arno Klarsfeld qui a décidé de servir dans les gardes-frontières, l’unité la plus brutale de l’armée israélienne, ne soit pas inquiété par la justice française ? Il a pourtant participé à l’action répressive de cette armée dans les territoires palestiniens occupés en contravention avec le droit international. Non seulement, il n’est pas inquiété mais le ministre de l’intérieur du gouvernement français lui confie des missions. D’une façon générale, la complaisance complice de la communauté internationale vis-à-vis d’Israël est lourde de conséquence pour l’avenir du monde. Elle risque de nous précipiter vers des conflagrations bien plus graves encore. Les peuples du Sud ne se laisseront pas humilier indéfiniment par les pays riches. Bush veut nous entraîner dans la guerre des civilisations. Il est en train d’y parvenir. Il est temps que les citoyens fassent entendre leurs voix aux décideurs politiques. Il y a quelques jours, il y a eu un débat à l’Assemblée nationale sur le Proche-Orient. Qui en a entendu parler ? Ce débat s’est fait à la sauvette avec à peine une vingtaine de députés présents. Un seul, Claude Lefort du Parti Communiste, a eu le courage de dénoncer comme cela le méritait la complicité de l’Europe vis-à-vis d’Israël. L’AFPS de Lorraine Sud a écrit à tous les parlementaires locaux. À ce jour, deux seulement ont répondu : le président du Sénat, Christian Poncelet, qui a rappelé certains principes de la politique française en éludant les questions précises que nous lui posions et François Dosé, député socialiste de la Meuse, qui a accepté de nous rencontrer. Il est important que tous les citoyens se manifestent auprès de leur élus pour demander que le gouvernement français intervienne au Conseil de Sécurité des Nations Unies et auprès de ses partenaires européens pour : · exiger de l’Etat israélien la libération des représentants élus du peuple palestinien. La démocratie palestinienne doit être respectée. · Assurer la protection du peuple palestinien · Rétablir l’aide financière à l’Autorité palestinienne. · Sanctionner le gouvernement israélien pour violations répétées du Droit international, pour que cesse son impunité. · Convoquer sans conditions préalables une conférence internationale de la paix pour engager de vraies négociations entre Palestiniens et Israéliens. Cette page a été mise à jour le 24 sept. 2006 . |
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