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Rassemblement du 2 septembre 2006 à Nancy Ce rassemblement est un rassemblement de solidarité avec les peuples libanais et palestinien. Parler aussi de la Palestine est important pour deux raisons : En Palestine, la guerre continue. Il y a encore quelques jours des medias israéliens parlaient de « front nord » et de « front sud ». L’opération militaire israélienne "Pluie d’été" a débuté le 25 juin. Elle faisait suite à l’attaque sur Kerem Shalom menée par des militants palestiniens, lors de laquelle deux soldats israéliens ont été tués et un troisième a été fait prisonnier. Officiellement, l’opération "Pluie d’été" vise à obtenir la libération du caporal Gilad Shalit, mais aussi à détruire les tunnels et caches d’armes et à faire cesser les tirs de roquettes venues du nord de la bande de Gaza, qu’essuie notamment la ville israélienne de Sderot. Dès les premières heures de l’opération israélienne sur Gaza, plusieurs infrastructures importantes telles que les ponts, les routes, la centrale électrique ont été détruites. Le coût de ces destructions est colossal et il y a fort à parier qu’il sera demandé à la communauté internationale de payer le prix de ce démantèlement de la société palestinienne. Le mode opératoire militaire est par ailleurs le même que celui mis en oeuvre au Liban. Le scénario est toujours le même : chars, bulldozers et forces armées pénètrent sur une zone ciblée qui est isolée du reste du territoire avec occupation des habitations, destructions des infrastructures (zones cultivées, habitations, hôpitaux, écoles, cimetières). Ces opérations, brutales, provoquent beaucoup de pertes au sein de la population civile. Les blessés graves ne trouvent plus de place dans des hôpitaux saturés. Parallèlement à ces opérations, les tirs sur l’ensemble de la bande de Gaza sont continus, à partir des avions, drones, hélicoptères et navires et maintiennent la population de Gaza dans un climat de terreur et de grande pression psychologique. Au total, l’opération a déjà fait environ 200 morts et plus de 700 blessés, essentiellement des civils, parmi lesquels beaucoup de femmes et d’enfants. Ces victimes, enfermées dans la bande de Gaza, n’ont aucun endroit pour se réfugier et se protéger. Il faut imaginer ce que peut être la situation d’un million quatre cent mille personnes, parquées dans un petit territoire d’à peine 360 km2, ne pouvant échapper aux coups de l’une des armées les plus puissantes du monde. Dès les élections du 25 janvier, qui ont vu la victoire du Hamas, les conditions étaient réunies pour que la nasse se referme sur la Palestine et les Palestiniens, coupables d’avoir "mal voté". Le 10 avril, l’Union européenne a pris la décision de suspendre ses aides pour qu’elles ne soient pas perçues par le Hamas. Mais où en est-on à ce jour des mécanismes qui devaient être créés pour continuer de verser les salaires sans passer par l’Autorité nationale palestinienne à laquelle il ne faut plus parler ? Où en sont les négociations avec la Banque mondiale pour mettre en place des systèmes afin de contourner le gouvernement palestinien ? A-t-on progressé ? A l’évidence, non. Nous avions été un certain nombre à prédire ce qui se produit aujourd’hui. Une pareille attitude ne ferait qu’accroître la souffrance des Palestiniens. A un peuple privé de souveraineté, à un peuple occupé, à un peuple humilié, à un peuple enfermé, il a donc été décidé d’infliger une épreuve supplémentaire. Plus d’argent, plus de salaires. A cela vient s’ajouter le non-reversement par l’Etat d’Israël de la TVA qui doit revenir aux Palestiniens. Certes, il n’y a pas de ressortissants étrangers à évacuer de la bande de Gaza et donc la communauté internationale et les médias peuvent se sentir moins concernés, mais il ne faut pas oublier les Palestiniens qui souffrent et que nous devons dans l’immédiat secourir. Pour le Liban, le président Chirac avait très vite proposé à la communauté internationale que des "corridors humanitaires" soient créés pour l’évacuation des ressortissants étrangers du Liban et pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Gaza est proche de Beyrouth et les Palestiniens souffrent de la même façon que les Libanais. Il faut donc, là aussi, faire taire les armes et parvenir à la levée de l’embargo qui frappe si durement la bande de Gaza. A Gaza, le bilan établi par MSF le 16 août est le suivant, je cite : Depuis que l’opération « Pluie d’été » a commencé, le 6 juillet, suite à l’enlèvement d’un soldat israélien, 184 Palestiniens dont 42 enfants sont morts et 650 personnes ont été blessés, environ la moitié des victimes étant des civils. Lors des bombardements, douze maisons ont été gravement endommagées et 3.400 Palestiniens ont dû chercher un abri à cause des bombardements et des projections qui en résultent. Des infrastructures civiles (ponts, ministères, routes...) ainsi que la centrale électrique alimentant la moitié de la bande de Gaza ont été détruites. Le point de transit de Karni est parfois fermé, compliquant énormément les possibilités d’acheminement des marchandises. Gaza se retrouve ainsi sous embargo quasi-total et la vie économique y est proche de la paralysie.(..) La population est confrontée à des pénuries de courant. Alors que dans le nord de la bande de Gaza, l’électricité est distribuée 8 à 12 heures par jour, les villes de Rafah et Khan Younis dans le sud ne sont alimentées qu’environ quatre heures par jour. L’eau pose également de grosses difficultés. Bien qu’un système de rotation ait été mis en place pour que chaque zone soit alimentée à un moment de la journée, l’eau ne coule pas toujours, faute d’électricité pour faire marcher les pompes. (…) Enfin, le ramassage des ordures ne se fait plus depuis plusieurs semaines, dans certaines zones de Gaza. (fin de citation) La politique du « Grand-Moyen-Orient » menée par les Etats-Unis et Israël se fait au nom de la démocratie, jugeons-là sur les faits : Les dernières élections palestiniennes ont été un modèle de démocratie, sous contrôle international. Israël a depuis enlevé et retient prisonniers des dizaines de députés dont le président du Parlement palestinien, 8 ministres et quantité d’autres élus. Le rang de ces prisonniers ne doit pas faire oublier qu’il y a environ 10 000 prisonniers palestiniens en Israël, dont un millier de détenus administratifs, c’est-à-dire de gens arrêtés sans qu’aucune charge ne leur soit notifiée, qui ne passeront jamais en jugement. En France, on appelait ça des « lettres de cachet ». La justice israélienne a admis l’usage de « pressions physiques modérées », sur les prisonniers, le message est donc le suivant : « torturez un peu, mais pas trop » Presque tous les jours, des attaques israéliennes à Gaza et en Cisjordanie, détruisent des maisons, des arbres, des cultures. Vous savez sans doute que toute la côte libanaise est polluée, et que la vie marine a disparu. Ce qu’on sait moins, c’est que la Palestine occupée sert de poubelle à Israël, par exemple : A Gaza, les eaux usées non retraitées s’étalent en flaques sur la plage, à cause du bombardement israélien de l’usine de traitement des eaux de la ville de Gaza, en 2002. Les décharges publiques débordent et brûlent, et deux usines pilotes de compost - construites avec des aides extérieures pour retraiter les déchets - sont inutilisables, elles aussi détruites par les bombes israéliennes. Et Israël ne peut pas contester les 50.000 tonnes de déchets dangereux que le Programme Environnemental des Nations Unies a découvert en 2003, enfouis sous la plage de Gaza. Ni ne peut l’être l’impact des colonies en Cisjordanie : les eaux usées non traitées dégoulinent des forteresses bâties en haut des collines et protégées par l’armée, contaminant ce qui reste de la terre agricole palestinienne des vallées. Les usines d’aluminium et d’électronique évitent les contrôles israéliens sur la pollution domestique en s’installant dans les territoires occupés, où les déchets toxiques sont tout simplement déchargés sur la terre palestinienne. Dans les zones où le mur de ségrégation est terminé, des communautés entières sont coupées de leurs terres et de l’approvisionnement en eau. La crise qui semble se terminer montre encore une fois qu’il ne pourra y avoir de paix juste et durable sans que soient reconnus les droits du peuple palestinien, qui est la première victime du conflit, d’abord historiquement. Nancy est jumelée avec la ville israélienne de Kyriat Shmona, tout près de la frontière libanaise. Qui à Nancy sait qu’avant Kyriat Shmona, il y avait Al Khalisa, un village palestinien de 1840 habitants, dont tous les habitants ont été chassés par la force le 11 mai 1948 ? Ce sont leurs descendants qui vivent aujourd’hui au Liban ou ailleurs, avec ceux des habitants de centaines d’autres villages détruits et de quartiers urbains entiers. Il n’est pas question de revenir à la situation d’avant 1948, mais ce que demandent les Palestiniens est que l’on reconnaisse l’injustice qui leur a été faite et leur droit au retour, simple application du droit de tout être humain à vivre dans son pays. Les négociateurs palestiniens d’après Oslo savaient et ont dit que les modalités pratiques devaient être négociées, que tous les Palestiniens ne pouvaient ni ne voulaient exercer ce droit naturel. Les Palestiniens veulent un État indépendant et viable, la reconnaissance internationale, un passeport, ne plus être des sous-citoyens du monde, ils acceptent – y compris le Hamas sous réserve de réciprocité- que cet État se limite à 23 % de la Palestine historique. Ils refusent le principe israélien : « Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable » ou bien « si tu n’est pas content de ce que je te laisse, je t’en prends plus encore ». Est-ce trop demander ? Israël répète : « il n’y a pas de partenaire pour la paix !! ». La vérité est autre : « Toute personnalité palestinienne, toute organisation qui a suffisamment d’influence pour être un partenaire est systématiquement annihilée et récusée. Arafat était paraît-il un obstacle à la paix. On lui a imposé Mahmoud Abbas comme premier ministre, sans lui accorder plus qu’à Arafat. Ce dernier mort, Abbas président a été promené de sommet en sommet, de négociation en négociation, sans rien obtenir de concret, et c’est le Hamas qui a gagné les élections. Ce dernier accepte un État palestinien limité à 23 % de la Palestine historique, on arrête alors ses élus. Pour remettre en selle les autres organisations palestiniennes et négocier avec elles ? Même pas ! Demandons à nos élus, à notre gouvernement, à toutes les autorités de l’État que la France agisse pour que soient appliqué le droit international, les résolutions des Nations Unies, notamment : 194 : droit au retour des réfugiés. Les palestiniens admettent que les conditions pratiques doivent être négociées. 242 : (1967) évacuation des territoires occupés en 1967 1397 : 12 mars 2002 création d’un État palestinien
Cette page a été mise à jour le samedi 02 septembre 2006 |
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