Le Hezbollah

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Le Hezbollah : ce mouvement chiite libanais est présenté d’une manière erronée dans les médias qui couvrent le conflit.

 Quelques éléments d’analyse sociologique pour aider à comprendre ce que veut dire : « désarmer le Hezbollah » et comprendre que ceci est une affaire complexe, interne au Liban, pour mieux comprendre la stratégie d’Israël et des Etats unis

 Bien plus qu’une milice ce mouvement est aussi un parti politique qui joue un rôle fondamental dans la vie  politique libanaise et qui fournit des services sociaux considérables à la population.

Le Hezbollah est né entre 1982 et 2000 du combat contre l’occupation israélienne du sud du Liban..

Le Hezbollah est totalement chez lui au Liban dont il est un élément  constitutif.

 Le Liban est complexe : la relation entre l’état et la société est de nature confessionnelle : le pouvoir et les responsabilités sont alloués sur la base de l’appartenance religieuse : -le pacte national en 1943 :

-le président chrétien maronite a  l’essentiel des pouvoirs

-le Premier ministre est musulman sunnite

-le président du parlement  est musulman chiite, fonction moins importante

Les autres fonctions au gouvernement et au parlement sont réparties selon des ratios : 5 chrétiens contre 5 musulmans.

 Actuellement : 14 sièges sur 128 au parlement et 2 au gouvernement sont occupés par des représentants chiites du Hezbollah ;

 Ces répartitions ont été faites sur la base du recensement de 1932.Depuis, les chiites représentent plus du tiers de la population, les chiites ayant connu une progression démographique plus forte.

 Des tensions sont dues au fait que les moyens sont distribués en fonction de la représentation  et que les sièges au parlement et au gouvernement occupés par les chiites le sont par les propriétaires terriens féodaux et les élites coupées du peuple.

 les origines du Hezbollah

 Jusqu’en 1960 les chiites vivaient dans les zones rurales du sud  et dans la vallée de la Bekaa régions les plus pauvres.

Avec la modernisation  beaucoup de chiites émigrent à Beyrouth créant des banlieues déshéritées

L’urbanisation rapide, l’entrée dans l’économie libérale mondiale          augmentent les disparités au sein de la population.

Une série d’évènements entre 1978 et 1982 ont propulsé à l’avant scène la mobilisation chiite : 2 invasions par Israël, la révolution islamique  en Iran qui donne aux chiites une vision du monde alternative au libéralisme occidental différente de celle des mouvements de la  gauche libanaise

L’invasion de 1982 par Israël a été décisive avec le massacre  des réfugiés du camp de Sabra et Chatila ou s’étaient réfugiés des milliers de civils libanais : un quart étaient des libanais.

 A la suite des évènements de 1982 des petits groupes armés se forment pour résister aux israéliens, ils participent à la guerre civile. Ces groupes fusionnèrent fondant le Hezbollah en 1985

 La structure du Hezbollah est complexe : avec des comités, des conseils locaux pour les questions : sociales, politiques, militaires, juridiques, financières. .

Nasrallah est le dirigeant politique actuel du Hezbollah, c’est sous sa direction que le Hezbollah s’est engagé au sein de l’état et participe aux élections.

 L’activité militaire du Hezbollah est dirigée contre l’occupation israélienne  :

 En 1985 Israël continue à occuper le sud du Liban, contrôle un dixième du pays avec l’aide de supplétifs libanais. La résistance du Hezbollah prit la direction des évènements contre l’occupant et défendit par la suite les intérêts des chiites dans le pays en s’engageant dans la vie politique.

 Pendant la guerre civile de nombreuses milices émanaient de partis politiques. A la fin de la guerre civile, après les premières  élections en 1992,les partis reprirent leur statut de partis, le Hezbollah prit part aux élections tout en conservant ses armes pour poursuivre sa résistance contre l’occupation d’Israël. comme les accords de Taef  l’y autorisaient. Ces accords signés à la fin de la guerre  réaffirmaient le Pacte national, donnant plus de pouvoir aux représentants des musulmans.

 La politique parlementaire du parti est en général respectée ; les attaques d’Israël contre les civils et les infrastructures du Liban en 1996,1999,2000 et en 2006,  ont contribuées au renforcement du soutien national à la résistance.

 En dépit du retrait israélien en 2000 un conflit territorial persiste : une partie du Liban est demeurée sous occupation militaire israélienne : les fermes de Shebaa, les hauteurs du Golan syrien, et  plus de 300000 mines. Les deux parties,armée israélienne et hezbollah, ont violé la règle du jeu à la frontière ; Selon les rapports de la FINULE : Israël a violé 10 fois plus la ligne Bleue que le Hezbollah.

 Le nationalisme du Hezbollah :

 Il prône un nationalisme arabe : le Liban est un état arabe qui ne saurait se couper de la cause palestinienne. Les cadres du parti ne cachent pas leur solidarité avec la lutte du peuple palestinien.

Dés 1985 le Hezbollah tout en se déclarant favorable à  un état islamique,disait qu’un tel état ne pouvait être imposé par la force mais devait résulter d’un choix libre de la population.

Actuellement le directoire du Hezbollah affirme qu’il n’est nullement question d’établir une république islamique au Liban même s’il reste attaché à l’Islam comme fondement de sa pensée. Il soutient que, compte tenu des réalités libanaises, son but est de contribuer à la consolidation d’un pouvoir pluriconfessionnel garantissant une participation équitable de toutes les communautés à la gestion de la chose publique.

Beaucoup d’électeurs du Hezbollah ne souhaitent pas vivre dans un état islamique, ils veulent qu’il défende leurs intérêts et les représente au sein d’un Liban pluraliste.

Il prétend représenter  les Libanais pauvres.

Tout en affirmant rejeter le terrorisme aveugle, les cadres du parti se refusent à condamner les attentats suicides menés par la résistance palestinienne.

Quant à la position du Hezbollah  envers l’occident : il affirme ne pas avoir de position de principe hostile à la civilisation occidentale, qu’il s’oppose, non pas aux pays occidentaux en tant que tels, mais aux pratiques colonialistes de certains de ces états.

 Cette analyse partielle et très incomplète nous permet déjà de comprendre que :

 -le désarmement du Hezbollah est une question interne au Liban

-Il ne s’agit pas d’une guerre des civilisations

-Il ne s’agit pas d’une guerre contre le terrorisme international

 Israël et les Etats Unis veulent,en rendant responsable le Hezbollah créer des divisions internes au Liban afin de créer un rapport de forces politiques en leur faveur.,impliquer l’Iran et la Syrie Afin de permettre : à Israël de poursuivre la colonisation de la Palestine, Aux Etats Unis de poursuivre son projet de Grand Moyen Orient

  Condolezza Rice, au début de la guerre :

 « Ce que nous voyons ici, ce sont les douleurs de l’accouchement d’un nouveau Proche-Orient et, quoi que nous fassions, nous devons être sûr que nous poussons pour aller de l’avant vers ce nouveau Proche-Orient et non retourner à l’ancien Proche-Orient. »
  

Mes sources : Alain Gresh, Lara Deeb (anthropologue américaine), Georges Corm

Cette page a été mise à jour le samedi 02 septembre 2006

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