a
L'école et
la Mixité sociale
Le Comité nancéien du MRAP a été invité
le 19/11/ 03 à l'AG du SGEN -CFDT pour débattre de la Mixité sociale à l'école.
Après des décennies de débats et de
vaines incantations, ce thème est aujourd'hui plus que jamais d'actualité.
Pour le MRAP, l'école est le lieu privilégié pour l'acquisition des
savoirs, la formation de l'esprit critique; c'est un maillon important pour l'apprentisage
du "vivre ensemble". Or, l'école se heurte encore à de réelles
difficultés ; difficultés à lutter contre l'échec scolaire qui frappe les
couches populaires défavorisées et en particulier les enfants d'immigrés.
La Mixité sociale tant espérée est en panne. Qui plus
est nous assistons à une "ethnicisation " rampante contre laquelle
il est urgent de réagir.
Deux exemples de dysfonctionnement témoignent de cette
ethnicisation; la formation des classes de sixième d'une part et
l'orientation des enfants d'immigrés d'autre part.
La formation des classes de sixième. Des sociologues (
Bernard Charlot, Françoise Lorcerie etc..) ont mis en évidence l'absence de
Mixité dont sont victimes les enfants d'origine immigrés. Dès la sixième
les classes sont formées non sur la base de la valeur scolaire, mais
essentiellement sur le lieu de résidence, ce qui revient à regrouper les élèves
des quartiers stigmatisés; c'est-à-dire la plupart des étrangers qui vivent
dans les ghettos. Et cela en dépit du fait que beaucoup de parents de ces élèves
comptent sur l'école pour réussir l'intégration. Par ailleurs il a été
montré qu'à l'école élémentaire certains de ces enfants sont à niveau
socio-économique égal, souvent parmi les meilleurs.
Autre paradoxe : ces enfants sont victimes d'un taux
de redoublement bien supérieur.
Pour ce qui est de l'Orientation, beaucoup d'entre eux se
retrouvent souvent en BEP ou section dite de "relégation" . Ce qui
ne manque pas de provoquer chez ces éléves des réactions de frustration. On
les entend dire parfois : " la Seconde c'est pas pour les beurs, c'est
pas pour les blacks ! ".
Cela alimente un sentiment de victimisation
et parfois des réactions de violence qui d'ailleurs ne se justifient pas.
La Mixité scolaire ne peut pas se
satisfaire de belles paroles. Il faut une politique volontariste, une
politique de justice pour bousculer les pesanteurs sociologiques. Il faut que
les pouvoirs publics donnent des moyens réglementaires et matériels
importants dans les domaines de l'accès au logement et à l'emploi.
Pour le MRAP, la Mixité sociale à l'école
est une condition requise pour une juste intégration.
EF